• La récente sortie de l'album D+SECT de Moi Dix Mois n'a pas manqué de rappeler à nos mémoires l'existence de notre cher Mana. Et par la même occasion celle d'un film dont je voulais parler depuis un petit moment. Bara no Konrei (Bridal of Rose), réalisé par Hiroyuki Muto, est une histoire de vampire comme on n'en fait plus, librement inspirée par le Dracula de Stoker et le cinéma des premiers jours. On y retrouve la formation de Malice Mizer telle qu'elle était en 2oo1, à savoir sans Gackt mais avec Klaha, lequel tient ici le rôle principal.

    Tout ce que j'aurais besoin de dire à propos de Bara no Konrei tient en ces quelques mots : il m'a rendue assez nostalgique. Cela pour quelques raisons très simples.

    Ce film constitue la première et dernière tentative "cinématographique" du groupe, c'est donc un collector pour les fans de Visual Kei, de Malice Mizer ou de Mana. On y retrouve leur fameuse musique dans une sorte de condensé de ce qui faisait leur univers si particulier. Malgré tout, c'est loin d'être simplement un clip très très long comme la pop culture aime à nous les faire en ce moment. Les morceaux sont principalement instrumentaux et portent une bonne partie du film, muet de surcroit. Tantôt romantiques, tantôt inquiétantes et noires, elle posent une épaisse couche de vernis sur tel élément de narration incompréhensible, tels dialogues traduits dans un Anglais tellement-mauvais-qu'il-en-est-drôle ou tels plans dévoilant un certain amateurisme. Je regrette toutefois le manque de pauses et de silences entre les thèmes musicaux, qui finissent par donner envie de couper le son afin de pouvoir enfin profiter d'un vrai film muet. D'autant que les rares bruitages utilisés paraissaient tout sauf naturels, voire carrément pas synchrones.

    Le Visual Kei et les films muets me semblent en 2011, dix ans pile après ce film, comme des arts démodés que l'on regarde avec tendresse et mélancolie. Bara no Konrei associe ces deux mondes mais n'en retire malheureusement pas les travers. Et l'on comprend pourquoi : ils ont en commun l'amour du trop au risque de se parodier soi-même au passage, en témoigne le jeu plus qu'approximatif. L'imagerie chrétienne est prépondérante dans le style de Mana, cependant elle a parfois été utilisée de manière presque blasphématoire. D'autre part, l'intrigue en elle-même n'est qu'accumulation de poncifs gothiques et vampiresques et n'apporte rien de nouveau au genre si ce n'est le contraste entre son label "made in Japan" apporté par les acteurs, et le lieu dans lequel l'action se déroule, c'est-à-dire la vieille Europe.

    Mais je vais vous confier un petit secret : j'ai trouvé ça joussif. Parce qu'il ressuscite un temps révolu à présent, un air de DIY et de kitsch gothic qui aurait été impardonnable si réalisé aujourd'hui. En fait, il est comme ma madeleine de Proust Lolita.

    Et en bonus, un récapitulatif non exhaustif de tout ce qui m'a faite rire (pour le reste, relire cet article depuis le début) :

    + Le mec qui dort avec ses cuissardes plateformes (vous me direz, ça doit être bougrement compliqué à retirer ces petites bêtes)

    + Le mec qui traverse toute l'Europe et un bout de mer sans bagages et à cheval

    + Une carte de l'Europe dans laquelle l'Angleterre est bizarrement placée

    + Une épée immaculée après avoir tâtée de la chair de deux ou trois personnes :O

    LIENS UTILES

    Acheter le DVD ou la VHS  (si vous avez 60€ à claquer c'est le moment)

    Le début du film sur Youtube ( version complète en 8 vidéos)

    Un article détaillé sur les films qui ont influencé Bara no Konrei

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  • Photo de Nicolas Meunier

    A l'occasion du premier jour de la nouvelle année, un petit récapitulatif des dernières informations, sorties et annonces d'événements sur ParisNoMado ! Cliquez sur les images pour agrandir et une BONNE ANNEE à tous ! ^o^

    ★ BABY SE PAIE UNE CAMPAGNE ORIGINALE

    BABY et le magazine Gothic & Lolita Bible (G&LB) s'associent pour la première fois afin de présenter un DVD commentant les dernières collections de la marque emblématique. Vous y trouverez également les mannequins du G&LB les plus populaires, à savoir Misako Aoki, Midori Fukusawa et Akira dans les coulisses du magazine. Le DVD sortira le 7 Janvier mais vous pouvez le pré-commander sur Yesasia ou via BABY Paris pour 35€ en moyenne. Un peu cher pour de la publicité, mais si ça vous amuse...

     

    ★ DES NOUVELLES DE MANA

    Le dernier album de Moi Dix Mois, à l'origine censé sortir à l'été 2010, est finalement paru ce 15 Décembre, le même jour que le dernier Amoretti. Trois ans après Dixanadu, la pochette de D+SECT nous montre un Mana au top nous observant sensuellement par dessus son maquillage, une boule à la main. Viens à moi, esprit du kitsch ! /o/

    DES NOUVELLES DU PETIT CHAPERON ROUGE VERSION HARDWICKE

    Le film, dont j'avais déjà parlé ici il y a plus d'un an a changé son titre The Girl With the Red Riding Hood contre un simple Red Riding Hood. Les acteurs principaux seront Amanda Seyfried (Mean Girls, Jennifer's Body) et Gary Oldman (Sid & Nancy, Harry Potter !) pour les plus connus. Pour nous faire patienter jusqu'en mars 2o11, date de sa sortie, une bande-annonce a été dévoilée ainsi qu'un synopsis beaucoup trop détaillé, que vous pouvez voir ici. De nombreux observateurs n'ont pas manqué de remarquer les similitudes entre ce film et le premier volet de la série Twilight, réalisé lui aussi par Catherine Hardwicke, tant dans le scénario que dans le type de personnages, les plans ou l'atmosphère générale (ici un article comparatif). Votre avis ?

    DES NOUVELLES DU PETIT CHAPERON ROUGE VERSION AMORETTI

    On sait déjà que le nouveau livre de François Amoretti et Audrey Alwett, Le Petit Chaperon Rouge & Ce Qu'Il Advint Dans le Ventre du Loup, est sorti en librairie ce 15 décembre (j'ai d'ailleurs rédigé une critique sur le sujet la semaine suivante). Une tea party sera donc organisée le 22 Janvier à Paris par Rouge Dentelle & Rose Ruban (RD&RR) ainsi que le Chemin de Briques Roses (CBR). Si vous voulez assister aux conférence, dédicaces, quizz et mini-tombola, il faudra vous dépêcher de réserver une place car elles sont en nombre limité ! Plus de précisions ici.

    LES PROCHAINS LIVRES DE FRANCOIS AMORETTI SERONT...

    " Je commence La Belle et la Bête, la version originale, celle de Madame Le prince de Beaumont, qui sortira à noël 2011. Puis j’ai un projet sur les pinup américaines des 50’s avec Audrey Alwett. Et un dernier projet, personnel cette fois-ci, une bande dessinée qui narre l’amitié de trois jeunes femmes aux noms étranges : Fraise, Macaron et Arsenic. Qui aura un goût prononcé pour les pinups aussi, le rockabilly et le surréalisme."

    Source : interview de MadmoiZelle

    UNE PRESENCE LOLITA A LA PROCHAINE CONVENTION JAPANOPHILE

    Grâce à RD&RR et à CBR, un espace consacré au Lolita sera présent au Week-End Japon les 12 et 13 Février à l'hippodrome de Vincennes. François Amoretti y sera bien sûr, ainsi que l'illustratrice Michiyo Yamashita et les marques Lusty'n Wonderland, Nanapaprika, Pudding Candy, Angelik Tenshi, Fleur en Sucre et Culoyon, et "plusieurs événements de grande ampleur", dont nous saurons tout bientôt !

    UNE NOUVELLE ANNEE POUR ROUGE DENTELLE & ROSE RUBAN

    Le n°4 du fanzine L'Empire des Dentelles est enfin paru ! Vous y retrouverez une interview de Kira Imai et un dossier très fourni à propos de l'influence d'Alice dans la mode Lolita, pour lequel j'ai mis la main à la pâte. :3 Si vous ne savez toujours pas quel calendrier choisir pour cette année, l'association vous propose sa version photographiée par Nicolas Meunier, qui revisite les contes avec humour. Et pourquoi ne pas en profiter, en plus de votre commande, pour prendre votre carte de membre chez Rouge Dentelle & Rose Ruban, et profiter entre autres de nombreux avantages lors de la prochaine convention Lolita les 3 et 4 Juillet ? Si vous n'êtes pas convaincues, jetez donc un coup d'oeil au bilan 2010 de l'association. De mon côté, c'est déjà faiiiit...

    Le programme est donc assez fourni en ce mois de Janvier pour présager une année 2011 aussi génialement Rori que les précédentes ! Cependant, vous aurez probablement noté que la communauté française sera encore active cette année grâce aux mêmes personnes. Lesquelles produisent un travail gigantesque qui mérite d'être reconnu, mais je suis intimement convaincue qu'il existe des tas de Lolita (ou futures recrues Lolita !) dans le pays qui, si elles en prenaient l'initiative, pourraient faire bouger les choses pour le mieux aux côtés ou en parallèle de ces bénévoles.

    Pour ma part, j'ai décidé cette année de m'impliquer un peu plus avec ce blog et dans le milieu Lolita en général. Je continue d'écrire pour le fanzine (vous le pouvez aussi !) et ai enfin adhéré à l'association, d'autant qu'un "Pôle Nord" sera bientôt sur pied (j'habite à Lille) ! J'espère aussi pouvoir me rendre à la convention Lolita, et pourquoi pas proposer mon aide, car ce sera l'année de ma majorité. Il y a bien quelques projets un poil plus ambitieux qui me trottent dans la tête depuis un certain temps, mais ceux-là mûriront (ou pas) en fonction de la place que prendront mes études après le Bac.

    Et il faut que je rencontre François Amoretti nondediou !

    Et vous, chères lectrices, chers lecteurs, des résolutions Loliesques pour 2011, des projets ? Qu'espérez-vous pour le mouvement cette année ?

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  • Le Lolita et le manga sont un peu comme l'oeuf et la poule : nous n'avons aucune idée de celui qui a enfanté l'autre, ou, plus exactement, l'a profondément transformé. Certes, les origines du premier sont plutôt floues alors que le deuxième, âgé de plusieurs siècles, existe dans la forme que nous connaissons depuis Tezuka. Et puis, les théories à propos de l'origine du Rori sont variées. D'aucuns affirment que le Lolita est né du Visual Kei, d'autres de la culture Kawaii et d'autres encore de la rue, et j'imagine que c'est un peu tout ça à la fois. Mais il y en a également, et beaucoup, et en particulier les néophytes et les esprits chagrins, qui pensent que le Lolita n'est rien d'autre que la copie In Real Life de ce que portent des personnages de bande-dessinée japonaise. Qui n'a jamais entendu sur son passage, ou pire, à la télévision, que nous étions "habillées en manga", "fans de manga", et donc par extension... de simples cosplayers ?

    Le mot "Cosplay" a donc été prononcé, à croire qu'on ne peut parler mode et manga sans aborder ce sujet presque tabou dans le Lolita. En vérité, parmi toutes les discussions sur les racines du mouvement, on retrouve insidieusement cette notion. Que sont des fans qui imitent les costumes de leurs groupes préférés ? Que sont celles qui adoptent les codes vestimentaires de certains mangas, dans les années 80 ? Vous avez dit "cosplayeurs" ? Gagné. Je ne dis pas bien sûr que le Lolita est une forme de Cosplay (vous ne seriez pas en train de lire ce blog si c'était le cas). J'essaie simplement de comprendre cette relation d'amour-haine entre deux mondes.

    Par ailleurs, il faut avouer que les deux mondes en question ont souvent tendance à cohabiter étroitement l'un avec l'autre, en particulier en Occident. J'imagine que l'affaire est plus simple au Japon, encore que je n'ai aucun moyen de le savoir précisément. Ici en revanche et même si la communication est plus aisée qu'il y a vingt ans, nous n'avons qu'une idée partielle de la culture pop japonaise, qui ne nous est arrivée que récemment. Nous avons toutes plus ou moins connu les premières vague de la "mangamania", peut-être en faisions-nous même partie. A travers ces supports (je parle de la culture manga en général, cosplay et anime y sont compris lorsqu'ils en découlent), des bribes d'autres facettes du Japon nous sont parvenues, des choses que ce pays n'exportait pas forcément, voire avait honte. En ce qui me concerne, c'est par le biais du manga, à une époque où je n'avais aucun accès internet, que j'ai découvert les modes Decora, Ganguro et Lolita. Comme la plupart d'entre nous. Alors oui, le deuxième consommateur au monde de manga qu'est la France a une image biaisée de la mode de laquelle nous nous réclamons, mais c'est parce que pour elle le Lolita n'existe principalement qu'à travers ces cases, ces bulles et ces personnages parfois caricaturaux.

    Au final, on ne sait toujours pas si le manga a engendré le Rori ou si le Rori s'est implanté dans le manga. Toujours est-il qu'en Europe et en Amérique plus qu'ailleurs, les Lolita sont arrivées pour la plupart grâce à la BD nippone et se sont aménagées une petite place sur ce territoire, notamment grâce aux conventions. Ces événements, bien qu'officiellement axés sur la culture japonaise dans son ensemble, sont principalement réputés pour attirer une écrasante majorité de fans de mangas, et proposent des activités en ce sens. Les Lolita qui assistent aux conventions y sont donc amalgamées même si elles ne sont intéressées que par les défilés ou les stands de vêtements. Je me souviens d'une amie "otaku" à qui j'avais confié que j'adorerais aller à la Japan Expo pour y acheter des robes et faire signer quelques autographes à des artistes lolitas. Sa réponse, assez véhémente, fut de me reprocher mon manque d'intérêt pour les têtes d'affiche de l'événement. D'accord, mais si les mangas me laissaient désormais indifférente contrairement à d'autres aspects de l'archipel ? Et si la JE ne constituait plus que le seul endroit laissant une place aux Lolitas, mal connues du grand public ? (évidemment, cette anecdote est arrivée bien avant qu'ils suppriment toute présence loli de leurs éditions annuelles)

    Deux choses s'avèrent donc nécessaires dans un tel contexte. La première, n'est pas, comme le pense Victoria de Lolita-Charm [voir plus bas], d' "éduquer" les fans de manga eux-mêmes sur notre style vestimentaire, car ils en connaissent bien souvent plus que nous le pensons, passent par les mêmes préjugés à l'encontre de leur propres passions ou sont eux-mêmes des Lolita. Ce qui est important en revanche est d'opérer un changement dans les consciences des profanes, établir une différence claire entre manga et mode, éviter les clichés véhiculés par des médias mal renseignés. Pour celles qui ne comprenaient pas pourquoi Rouge Dentelle & Rose Ruban ou d'autres à New York ou Berlin organisaient autant de défilés où chaque fille représentait une catégorie, voilà votre réponse. Nous savons, nous, que "shiro" égal "blanc", que nous n'avons rien à voir avec Nabokov et que les Sweet aiment les couleurs pastels. Le public moyen en revanche ne le sait pas, et serait peut-être intéressé par ces informations délivrées de première main. Quant aux conventions eh bien, puisque comme je le disais la Japan Expo ne représente plus les Lolita, alors nous ne pouvions que lancer notre propre projet, hors des circuits "otaku" ! Et c'est de plus en plus le cas non seulement ici mais dans d'autres pays.

    Evidemment, les Lolita garderont toujours plus ou moins un pourcentage de présence dans les conventions classiques, ne serait-ce qu'en tant que visiteurs ou pour informer les gens, car c'est une part indéniable du Japon. Misako Aoki, nommée en 2oo9 "ambassadrice kawaii" par le ministère des affaires étrangères de son pays, sillonne le monde pour faire tout cela. C'est une preuve qu'il y a un intérêt envers le Lolita, donc que nous avons déjà commencé à affirmer notre poids par rapport à la communauté japonaise, laquelle décline fortement. Mais le but reste à terme, sans renier nos origines, sans créer de schisme inutile entre deux pays (France et Japon) ou deux univers (Lolita et culture manga) qui peuvent apporter de bonnes choses l'un à l'autre, de couper une bonne fois pour toute le cordon. Il fut un temps où le Lolita a eu chez nous besoin du manga pour être remarqué mais ce n'est plus le cas depuis bien longtemps. Notre défi est maintenant de renforcer notre communauté autour de valeurs et de références communes s'inspirant des domaines qui l'ont aidée à se constituer (le Visual Kei, le Kawaii, le manga donc, typiques d'un contexte et d'une société), qu'on le veuille ou non, que l'on s'en réclame encore ou pas. Par la suite, nous pourrons créer de nouvelles références qui cette fois seront plus fraîches et porteront la marque d'un Lolita "à l'occidentale".

    François Amoretti parlait il y a presque deux ans de n'être ni Français ni Japonais, "apatride mais Lolita". La même année j'étudiais en Histoire la définition d'une nation selon Fustel de Coulanges :

    " Les hommes sentent dans leur coeur qu'ils sont un même peuple lorsqu'ils ont une communauté d'idées, d'intérêts, d'affections, de souvenirs et d'espérances "

    Une définition qui correspondrait bien à notre cas ma foi.

    POUR ALLER PLUS LOIN

    Tous mes articles à propos de mangas

    Un article de Lolita-Charm sur les liens qui unissent anime et Lolita (des points intéressants malgré une vision quelque peu condescendante des fans d'anime)

    Un article de GodSaveTheLolita sur le même thème


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  • Comme un certain lapin de conte, je cours, je parle, je regarde anxieusement ma montre et cela ne m'empêche pas d'être systématiquement en retard. Chères lectrices, chers lecteurs, je suis désolée ! Cela fait exactement trois mois que je n'ai plus écrit, et le fait d'avoir plus de visites qu'avant - je viens de le voir - depuis justement trois mois me fait d'autant plus plaisir que cela ajoute à ma gêne. >o>'

    Il est une jeune fille néanmoins dont le souci de ponctualité est moindre, et qui préfère emprunter le plus long chemin de la forêt, et le plus joli, pour apporter à sa Mère-grand sa galette et son petit pot de beurre. Ses aventures, contées par Charles Perrault, ont ce mois-ci été augmentées d'une histoire inédite. Pour la première fois, des révélations ont été dévoilées par Audrey Alwett et François Amoretti à propos de Ce Qu'il Advint Dans le Ventre du Loup...

    L'histoire du Petit Chaperon Rouge a maintes et maintes fois été contée. A vrai dire, il s'avère qu'elle a déjà été contée par François Amoretti lui-même en 2oo8. En effet, face aux refus systématiques des maisons d'éditions dont certaines, en lisant le mot "Lolita", l'avaient même accusé de pedophilie (!), celui-ci décida alors de publier avec ses propres sous un conte qui, s'il "était présenté à un éditeur aujourd'hui, [...] se ferait envoyer sur les roses", d'où la version de Perrault et non celle des frères Grimm. Dans un tel contexte, Le Petit Chaperon Rouge n'est donc pas que la simple reprise d'une histoire très connue, c'est aussi un geste de colère à l'encontre de ces grandes maisons d'éditions trop frileuses, trop portées sur les livres en tant que produits plutôt qu'oeuvres à part entière. Plus encore, c'est la première expression d'un livre-oeuvre Lolita en Français (et Japonais).

    Certes, il contenait de petites maladresses de traits et quelques coquilles par-ci par-là. Il manquait aussi d'une petite touche de couleur, le tryptique noir-blanc-rouge étant si important dans ce conte, mais ces erreurs ont bien vite été corrigées grâce à la réédition apportée par la collection Blackberry. Car ce furent les éditions Soleil qui les premières remarquèrent M. Amoretti et lui permirent la publication de deux livres depuis 2oo9. Peut-on alors dire que son "nouvel ouvrage" marque la fin d'un ressentiment, ou au contraire une revanche ? Un simple perfectionnisme artistique (la nouvelle édition, plus soignée, est en format "beau livre") ou une tentative de recyclage ? x)

    En dehors donc de la colorisation et des diverses corrections apportée au Petit Chaperon Rouge, on peut également lire dans la deuxième moitié du livre une petite bande-dessinée, un voyage initiatique dans lequel l'héroïne se voit donnée une chance d'agir pour de vrai et en sortir grandie. J'avoue m'être attendue à une suite édulcorée avec happy ending, mais cette petite histoire contient cependant une dose assez raisonnable de noirceur pour satisfaire mon coeur de louve. <3 On appréciera les différents symboles disséminés tout au long de ce labyrinthesque parcours, les références à Alice, les apparitions du poulpe-fraise. La lutte plus ou moins galante entre une reine de coeur en devenir et un élégant roi de pique, à base de vertigineuses mises en abymes et actes cannibales, voire d'étrange parodie de grossesse (chez un mâle !). Toutes ces choses que le trait précis et un peu désuet (c'est un compliment :-D) de François Amoretti ne laissent pas forcément voir au premier coup d'oeil, s'amusant à brouiller les pistes.

    J'ai l'impression que la version home-made du Petit Chaperon Rouge "Amorettien" est désormais introuvable. Du moins c'est ce qu'il m'a semblé après rapide recherche sur son blog de ventes [voir plus bas]. Il ne vous reste donc plus, chères lectrices, qu'à vous rattraper chez Blackberry. Ou attendre que l'un des 800 à 900 chanceux qui l'ont eu le revendent sur le marché de l'occasion...

    POUR ALLER PLUS LOIN

    Blog de A. Alwett / Blog de F. Amoretti

    Le Petit Chaperon Rouge chez Blackberry

    Produits dérivés du Petit Chaperon Rouge

    Un très bon dossier sur le sujet dans le n°2 de L'Empire des Dentelles

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  •  

    Des films so Roriiii, j'essaie d'en présenter quelques uns sur ParisNoMado, et j'en garde même encore un peu pour plus tard. Des contes, principalement, et des drames en costumes froufroutants. Ce sont souvent des films mignons et roses (ou noir) et féminins et jolis mais pas aussi bêtes qu'ils en ont l'air et surtout pas puérils (enfin j'essaie). Mais combien parmi tous ces scénarios passés ou futurs ont pour personnages de véritables Lolita du XXe ou XXIe siècle ? J'essaie de les énumérer tous dans ma tête mais je ne parviens pas à dépasser les doigts d'une main. En vérité, si l'on excepte les rares apparitions dans une foule au détour d'une scène ou les films gore qui s'en servent de gimmick, les Lolita qui sont pour moi les mieux représentées dans leur "environnement naturel" sont celles (ou plutôt "celle") de Shimotsuma Monogatari (Kamikaze Girls), à savoir Momoko.

     

    Or, il se trouve qu'un autre film, ou plutôt un court-métrage, étrangement similaire à Shimotsuma a fait son apparition sur le marché sous le nom de Mister Rococo. Pour faire court, c'est l'histoire d'une pure réplique de Momoko, Yumi (jouée par Aimi Satsukawa), une Lolita qui aime les choses "kawaii", le Rococo et, surprise... s'habiller en Baby, The Stars Shine Bright - car oui, la marque tente de ramuter quelques nouvelles "Lolit-adeptes" en étant à nouveau partenaire officiel d'un film ! La princesse vit donc tranquillement dans son petit monde tout doux et tout mignon mélangeant séquences réelles et anime Shoujô (tiens donc) jusqu'au jour où elle tombe sous le charme d'un mec bizarre de Hiro (Neko Hiroshi). Or, celui-ci est passionné par le bon gros catch à la dur. Yumi décide alors de s'y lancer elle aussi afin de lui prouver qu'elle aussi peut être forte.                                         

    Le concept de la fragile Lolita qui cache en elle un "eye of the tiger" a maintes fois été vues et revues. Mister Rococo y ajoute la passion du catch, discipline de plus en plus à la mode ces derniers temps. Le personnage antagonique à l'héroïne est cette fois un homme, remplaçant l'histoire d'amitié de Momoko et Ichiko en histoire d'amour pas banale. Et si je vous dis que la chanson du générique est signée Anna Tsuchiya, aka ladite Ichiko dans l'autre film, la boucle est bouclée ! Malgré cela, je dois admettre encore une fois être plus qu'emballée à l'idée d'un tel film, surtout après avoir adoré Shimotsuma Monogatari. Ce genre de films a toujours été tellement rare du côté des Lolita qu'il faut bien se mettre quelque chose sous la dent, même si c'est du réchauffé.

      Cherchez les intrus...

    Mister Rococo a été présenté en Juin au Short Short Film Festival, festival japonais dédié aux courts-métrages. Aucune information à ce jour ne nous est parvenue quant à la possibilité d'une diffusion en Occident, alors en France...!

    Le site officiel du film

    Twitter

    Le blog de Aimi Satsukawa

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