• Alice by Tim Burton ? Off With Their Heads !

    Alice au Pays des Merveilles adapté par Tim Burton ? Quand j'ai appris la nouvelle, j'étais folle de joie. Quoi, un cinéaste que j'adore, un livre que j'adule ? Oui, mais au fil des mois, au fil des news, mon enthousiasme s'est légèrement tempéré, jusqu'à presque devenir indifférence lors de la sortie pourtant tant attendue. Le croirez-vous ? Je n'ai vu le film qu'au début de cette semaine, à savoir deux jours avant qu'il soit déprogrammé près de chez moi ! Autant dire que j'y suis allée à reculons (flemme aidant). J'ai néanmoins essayé avant cela de ne pas faire attention aux critiques presse et spectateurs qui circulaient un peu partout, histoire de forger mon opinion seule. J'ai également tenté de balayer mes a priori, ce qui s'est avéré plutôt compliqué. N'hésitez pas à réagir à mes propos, que vous soyez d'accord ou non ! :-]

                                  

    Pour commencer, j'ai eu beaucoup de mal à "entrer" dans l'histoire (peut-être parce j'étais arrivée au tout dernier moment, comme par hasard lorsque le logo Disney est apparu). Toujours est-il que le film n'a vraiment commencé pour moi qu'à partir de la chute d'Alice dans le terrier. Là, j'ai littéralement été emportée par la musique de Danny Elfman. Et puis, ce changement brutal d'atmosphère possédait même un côté inquiétant et drôle, et je me suis dit que c'était probablement une expérience terrifiante de tomber dans un trou tout en se cognant dans un piano !

    Esthétiquement, je ne pouvais pas nier que je trouvais ça joli, même si je n'aime pas spécialement les films trop "plastiques". Ce n'est pas ainsi que j'aurais imaginé le Pays des Merveilles mais soit, c'est normal et plutôt positif de découvrir plusieurs visions différentes d'une même oeuvre. Les costumes étaient aussi assez géniaux dans leur genre, j'ai particulièrement apprécié les multiples tenues d'Alice, celle de la Reine Blanche, et tout ce qui touchait à la Reine Rouge, château compris ! La 3D était un gadget amusant en plus d'un bon point marketing mais n'offrait qu'un intérêt limité. J'ai trouvé cela dommage, d'autant plus que c'était la première fois qu'on adaptait l'histoire sous ce format. Les possibilités étaient infinies et j'étais donc assez frustrée de ce côté-là. Le film a bien réussi à me faire lâcher un "Waw" de temps à autre lorsqu'un objet donnait l'illusion de s'échapper de l'écran, mais pas beaucoup plus.

    Pour celles qui se demanderaient quelle était au final l'influence de Disney dans le film, et que je redoutais moi-même, il vous intéressera de savoir qu'elle se trouvait à peu près partout. Manque de subtilité dans l'intrigue parallèle (le mariage arrangé d'Alice), dans les dialogues de début et de fin, dans la morale que l'on voyait venir à 10 000km. Il n'y avait aucune surprise dans le scénario, tout était prévisible, cousu de fil blanc, alors que l'oeuvre de Lewis Carroll joue justement sur le non-sens, l'absurde, l'inattendu ! En fait, si l'on exceptait la scène du terrier ainsi que celle de la tea party, je dois avouer ne pas avoir retrouvé l'atmosphère du livre original. Pire, en regardant cet Alice au Pays des Merveilles, un énorme panneau NARNIA n'a pas cessé d'apparaître dans mon esprit. La patte Burton se distinguait principalement par les sublimes performances de ses acteurs fétiches Johnny Depp (le Chapelier Fou) et Helena Bonham-Carter (la Reine Rouge). Et encore, ils volaient presque la vedette à l'héroïne de l'histoire (Mia Wasikowska en Alice). 

    Alors Alice by Tim Burton, film Lolita ? Eh bien non, pas vraiment. Bien que la promo du film s'est efforcée de rallier les populations emo/rock/goth avec une BO alternative riche en couleurs, et ciblait même les Lolita avec une Tea Party rien que pour elles à San Francisco, j'y ai plus vu un film pour enfants qu'autre chose (quoique j'ai entendu quelqu'un dire dans la queue que même les gosses qu'il connaissait n'avaient pas aimé). Alors oui, il abordait des thèmes chers aux Lolita tels que la différence, le fait de ne pas oublier ses rêves et de ne vivre que pour soi, mais ne nous voilons pas la face, cela manquait sérieusement de complexité. Voilà, c'était beaucoup trop simple.

    Non sérieusement, c'était tellement léger, tellement gentil (je n'ose pas dire niais), tellement conventionnel que j'ai du mal à imaginer que Burton aime son propre film.

    J'étais triste d'être atterrée après avoir vu un Burton, puis carrément désespérée en entendant le générique de fin gueulé chanté par Avril Lavigne. J'ai alors attendu que la chanson se termine et laisse place au fabuleux thème principal d'Elfman, histoire de ne pas trop gâcher ma journée.

    Et vous, qu'avez-vous pensé de cette version d'Alice au Pays des Merveilles ? Trouvez-vous que Tim Burton et Disney, indépendemment l'un de l'autre ou non, soient Rori ou pas Rori ?

    ___________

    My Twitter / Tumblr / Formspring 


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    messalyn
    Lundi 19 Avril 2010 à 17:37
    Qui ici ne s'est pas demandé pourquoi il ne l'avait pas fait en step-motion ? Parce qu'adopter au final une esthétique impersonnelle façon team interchangeable de dessinateurs techniquement irréprochables... quel ennui !
    2
    Miss Momoberry Profil de Miss Momoberry
    Lundi 19 Avril 2010 à 18:04
    1000 ! :-D Le fait de simplement opter pour le stop motion aurait déjà ajouté plus de personnalité à l'esthétique du film. Mais bon, la 3D est à la mode on dirait.

    3
    Emilie
    Jeudi 22 Avril 2010 à 22:38
    Mon avis rejoint grosso-modo le tien (j'en ai un pti peu parlé sur mon blog : http://llewella.canalblog.com/archives/2010/04/09/17517378.html). Je n'ai pas vraiment été déçue, parce que j'avais lu des interviews de Burton où celui-ci expliquait que le scénario était de Disney, et que c'était à la base un film "pour enfants". J'ai donc préféré m'attendre au pire.
    En fait, même la musique est un peu décevante : le thème principal est très beau, avec son choeur d'enfant qui s'adresse à Alice et ses accents un peu épiques, mais le reste de l'ost fait un peu "soupe" je trouve, du passe-partout, du déjà-vu. Dans le film, cela passe très bien, mais écouté à part cela n'a rien d'exceptionnel (à la différence de l'ost d'Edward aux Mains d'Argent par exemple).
    Et puis les hurlements d'Avril Lavigne à la fin... Oui ça c'était le pompon ! xD
    4
    Miss Momoberry Profil de Miss Momoberry
    Vendredi 23 Avril 2010 à 18:22
    C'est vrai qu'en regardant le film, ça saute aux yeux que c'est destiné aux enfants. Ce que je ne comprends pas par aillaurs (et qui ne doit pas avoir d'autre explication que le marketing), c'est pourquoi dans ce cas organiser une campagne agressive de promo clairement destinée aux ados, avec compil' "rock"etouetout ! oO La réputation de Burton j'imagine ?

    Et pour la bande-originale je suis aussi d'accord : en dehors du thème d'Alice, le reste était plutôt conventionnel. Je sais bien que je n'ai pas une mémoire très auditive mais je ne me souviens absolument pas de la musique du film en dehors de ce thème ! xD

    Ah, Avril Lavigne !
    5
    Aether
    Mercredi 28 Avril 2010 à 18:17
    Je suis tout à fait d'accord avec vôtre opinion ! Le film s'éloigne de l'histoire originale, ce qui en soi n'est pas un problème, mais pour ensuite se tourner vers un scénario plat et inintéressant, qui n'est rendu que plus ennuyeux pour ceux qui, comme moi, ont lu et aimé le conte de Lewis Caroll. Cette Alice m'a déçue, aussi, pour la même raison que le film : vraiment superficielle par rapport au personnage d'origine.
    6
    Miss Momoberry Profil de Miss Momoberry
    Mercredi 28 Avril 2010 à 18:29
    C'est d'autant plus dommage qu'on se serait attendu à plus de profondeur de la part de Tim Burton ! oO Et ce que vous dites sur le personnage d'Alice me fait penser à Burton lui-même disant qu'il avait au contraire voulu lui donner de l'épaisseur, car dans la version originale elle ne semble pas être affectée par ce qui lui arrive et sort du terrier comme si rien ne s'était passé. Ca ne change rien au fait que sa version n'ait pas particulièrement brillé face à Johnny Depp et Helena Bonham-Carter. x)
    7
    Pixel
    Samedi 26 Juin 2010 à 16:10
    Ahlala... que dire ?
    Ma première impression était très très positive quand je suis allé voir le film, c'est dire, un film en 3D (je parle pas du fait que ça sorte de l'écran, je veux dire par là fait par ordi), fait par Tim Burton imaginant une "suite" à Alice au pays des merveilles, j'étais très très impatient !
    Graphiquement, c'était génial, les costumes, les decors, etc... rien à redire, c'était parfait !
    Ensuite, quelques jours après l'avoir regardé, j'ai relu l'oeuvre de Lewis Carroll, j'me suis bien bien plongé dans cet univers, en regardant des journées entières des illustrations, etc... Bref je ne parlais que d'Alice, je ne vivais que pour Alice, ...
    Et là, le verdict tomba de lui même : Le scenario est nul, archi nul, pourrit, sans fond, hyper previsible, ...
    Les deux moments que je retiens et qui m'ont fait limite avoir une larme à l'oeil c'est lorsqu'elle tombe dans le terrier et lorsqu'elle se rememore son premier passage au pays des merveilles, avec des images d'elle étant petite, peignant les roses, buvant du thé chez le chapelier fou, avec une montre à gousset "volant" derrière tout ça...
    Le reste, comme je l'ai dis, pourrit pourrit pourrit... Et puis c'est quoi ce truc comme quoi le Jabberwocky appartiendrait à la reine rouge ?! Que Alice devrait tuer le Jabberwocky pour "liberer" le pays des merveilles ? RAH MAIS MERDE !!
    Je sais pas moi, ils auraient vraiment dû se baser sur la fin de "de l'autre coté du miroir", quand Alice est arrivé au bout de l'échiquier et est devenue reine, ils auraient pû imaginer qu'elle était devenue reine du pays des merveilles et que pendant son absence, la reine rouge lui aurait piqué le trone, etc... et qu'elle devrait retourner au pays des merveilles, retraverser l'echiquier pour retrouver son royaume, et que la reine rouge ferait tout pour l'en empecher, etc... Enfin bref, un truc "made by Lewis Carrol" et pas une fin à la NARNIA !
    Et puis que finalement, lorsqu'elle revient chez elle, hé bien elle n'epouse pas le mec mais que tout le monde l'ecoute, qu'elle dise ses 4 verités à tout le monde sans honte, et puis que meme si elle épouse pas son fils, le pere veut bien faire des affaires avec elle, enfin bref la grosse merde... N'importe quoi !!!

    Donc en gros, Alice est un BEAU film, je ne cesserait de le repeter, mais niveau de l'histoire c'est hyper creux et archi-nul...
    8
    Miss Momoberry Profil de Miss Momoberry
    Samedi 26 Juin 2010 à 17:02
    Tout d'abord, merci pour ce long commentaire, parce que ça fait quand même ultra plaisir à lire ! =D



    Les moments que tu as aimé (la chute et les souvenirs), ce sont aussi ceux-là que j'ai préféré, parce qu'on s'approche vraiment de l'essence de l'oeuvre originale. Surtout les souvenirs d'ailleurs, qui ont ce petit côté drôle et bizarre tellement Lewis Carroll !



    Pour le reste, oui, Burton aurait peut-être dû s'inspirer un peu plus du deuxième volume ou au moins éviter les niaiseries à la Disney. Cela dit, on voit plein d'allusions et de références "Carrolliennes" tout au long du film, mais c'est parfois tellement grossier que ça ne fait même plus sourire. Je viens de comprendre tout à coup que Burton a trop voulu d'une intrigue linéaire. C'est ça le gros défaut du film en fait.
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :