• De poulpes et de méduses

    Au début, lorsque l'on apprend que Baby The Stars Shine Bright sort une double collection (Baby + Alice & the Pirates) en collaboration avec un anime à succès, on ne s'étonne même plus. La marque a toujours été friande de ce genre d'expérience commerciale et bat probablement un de ses records en 2010-2011 avec près d'une dizaine de collections de ce genre (!). Et puis on lit le nom de l'anime en question, à savoir Kuragehime -ou Princess Jellyfish-. On le google alors, histoire de glaner quelques images.

    Pour finir par se demander ce que diable est passé par la tête de la marque. Mais comme on est curieuse, eh bien on jette un coup d'oeil au premier épisode, puis au deuxième, au troisième... au onzième. Et on comprend en quoi c'est Lolita.

    "Regarde les tentacules blancs de cette méduse.

     Ils ressemblent à des dentelles blanches sur une robe de princesse"

    Tsukimi n'est pas jolie. Ses cheveux sont mal coiffés, ses sourcils pas épilés, elle est très myope et ne porte que de vieux survêtements/pyjamas grisâtres. Elle ne vit que pour sa passion : les méduses, dont elle possède une connaissance encyclopédique et qu'elle dessine sans cesse. Lorsqu'elle monte à Tokyo pour vivre de son dessin, elle s'imagine la vie de la princesse qu'elle a toujours voulu être, mais la réalité la rattrape vite lorsqu'elle tombe sur des colocataires aussi "otaku" qu'elle. En véritables handicapées sociales, elles préfèrent rester chez elles loin des garçons au lieu de s'affirmer dans la vraie vie, jusqu'à ce qu'elles fassent la connaissance de Kurako, une drôle de fille en perruque rose.

    Je ne suis plus branchée anime depuis longtemps mais j'ai beaucoup aimé ces onze épisodes drôles et mignons. On s'attache très vite à ces personnages un peu barrés dont on sent qu'ils sont au fond emplis de doutes. Le sujet du manque de confiance en soi est traité avec beaucoup d'humour et de vérité. Car c'est peut-être triste, mais la vie est ainsi faite : on veut tous être beaux, et ceux qui ne le sont pas ou ne veulent pas l'être peinent à être acceptés par leurs pairs. Les filles de Kuragehime ont beau être brillantes et gentilles, elles se sentent extrèmement mal à l'aise à côté des jeunes branchées de Shibuya pourtant pas forcément plus intéressantes qu'elles. Lorsque vient le moment de se battre pour ce à quoi elles tiennent, elles qualifient leurs nouveaux vêtements de "tenues de combat", ce que Victoria de Lolita-Charm rapproche d'un poème de Novala Takemoto (lien plus bas) : le vêtement est alors -et c'est encore plus vrai pour les Lolitas- un moyen d'affirmer qui on est, soit en se fondant dans la masse pour mieux s'en défendre, soit en se revendiquant différent de ladite masse (sauf si on s'éloigne d'un groupe pour mieux s'enfermer dans un autre, ce qui là encore est aussi valable pour le Lolita).

    Dans Kuragehime, on a des femmes qui utilisent leur beauté pour servir leur intelligence parce qu'elles savent que dans ce monde l'un n'est pas forcément plus efficace que l'autre. Le thème du travestissement est ainsi très présent. Les héroïnes passent en mode "after" lorsque cela peut servir leurs buts mais se sentent plus à l'aise à la fin de la journée dans leur fripes habituelles. Lorsque Tsukimi devient jolie, un jeune homme s'intéresse à elle pour la première fois. Lorsque la même Tsukimi, pas maquillée, croise plus tard son chemin il ne lui jette pas un regard. Quant à Kurako, elle se cache derrière sa perruque et son maquillage afin de mieux échapper à sa célèbre famille de politiciens. Qu'en est-il des Lolitas ? Quoiqu'on dise, l'apparence physique joue beaucoup sur la vision que l'on envoie aux autres et que les autres nous renvoient en retour. 

    Mais n'oublions pas que Princess Jelly est aussi un anime sur les méduses ! Un peu comme un certain poulpe-fraise, la figure de la méduse est une récurrence originale dans l'histoire. Car la méduse est cette créature immaculée, gracile et gracieuse, aussi légère qu'une danseuse, qui flotte sans souci dans l'eau au milieu d'une faune aussi belle que sa calotte en mousseline de soie. Une calotte que l'on appelle aussi... ombrelle ! La méduse, c'est donc le thème de la collection de Baby The Stars Shine Bright :

    J'applaudis le bonnet, dont la confection et l'élégance sont dignes d'un grand nom du Lolita ! En revanche, la robe me paraît surchargée par une foule de fioritures. Rien de très léger donc. Quant aux autres pièces de la collection, elles sont très jolies mais un peu hors-sujet pour moi :

    Votre avis ?

    PRINCESS JELLY

    L'anime (vostfr)

    La collection BABY en entier (kodona inside !)

    L'article de Victoria de Lolita-Charm


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  • Commentaires

    1
    Cheeza
    Vendredi 29 Avril 2011 à 01:21
    Je suis tombé sur le charme de cet animé dès sa sortie. Celui-ci m'a rapeller ce que je ressentais durant mon adolescence avant d'avoir ma première robe lolita qui m'a permit d'affirmer ma personnalité.Un peu déçue qu'il n'y ai pas de saison deux par contre. La collection de Baby est jolie, je suis d'accord sur le bonnet.
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